Points Clés
- Le régime Franco a transformé le désir homosexuel en un crime et la différence sexuelle en un synonyme de danger public.
- Des centres de détention spécifiques existaient, notamment le centre de classification de Carabanchel et la colonie pénitentiaire de Tefía.
- Dans des prisons comme Badajoz, les autorités séparaient les détenus en rôles « actifs » et « passifs » sur la base d'examens physiques.
- Dans les années 1970, certains médecins ont utilisé des thérapies par électrochoc pour tenter de « corriger » la déviation sexuelle.
- Une vague de nouveaux livres et œuvres culturelles enquête actuellement sur cette histoire de répression.
Résumé Rapide
Les publications récentes documentent la répression systématique des individus LGBTQ+ sous la dictature de Franco. Pendant des décennies, le régime a ciblé les minorités sexuelles, transformant le désir privé en un crime et la différence en un synonyme de danger public.
Ces nouvelles œuvres détaillent un réseau de persécution qui comprenait :
- Les redadas (raids policiers)
- Des centres de détention spécialisés comme Carabanchel
- Des colonies pénitentiaires telles que Tefía
Les autorités ont soumis les détenus à des examens physiques humiliants pour séparer les rôles « actifs » et « passifs », visant à empêcher toute possibilité d'intimité. Alors que le régime s'affaiblissait dans les années 1970, la violence a changé de forme plutôt que de se terminer, laissant une traînée de peur et de silence qui s'est prolongée bien jusqu'au passé récent.
Répression Systémique et Détention
La dictature de Franco a institutionnalisé la persécution de l'homosexualité, transformant la vie sexuelle privée en une affaire de police et de dossiers psychiatriques. Pendant des décénies, l'État a considéré la différence sexuelle comme une menace pour l'ordre public, conduisant à des répressions organisées et à la création d'installations spécifiques pour contenir ceux considérés comme déviants.
Les autorités ont créé un réseau d'institutions conçues pour punir et « corriger » les individus LGBTQ+. Cela incluait des centres de classification et des prisons où le régime imposait une ségrégation stricte. Dans des installations comme le centre de Carabanchel et la prison de Badajoz, les détenus étaient soumis à des examens physiques intimes. Ces inspections servaient à catégoriser les prisonniers comme « actifs » ou « passifs », une politique destinée à empêcher tout contact sexuel entre les détenus.
Au-delà des prisons standard, le régime a établi des colonies pénitentiaires pour ceux qui défiaient les normes sociales. La colonia penitenciaria de Tefía a servi de site de confinement spécifique pour les « invertidos » qui osaient vivre en dehors du code moral strict. Ces mesures faisaient partie d'une stratégie plus large pour effacer l'existence visible des LGBTQ+ de la vie publique.
Abus Médicaux et Thérapies Aversives
La répression de l'État s'est étendue au-delà de l'emprisonnement jusqu'au domaine de la médecine. Vers la fin de la dictature, notamment dans les années 1970, certains médecins ont tenté de « corriger » de force l'orientation sexuelle par des moyens violents. Cela incluait l'administration de thérapies par électrochoc, une forme de conditionnement aversif destiné à punir et à modifier le comportement sexuel.
Ces interventions médicales étaient présentées comme un traitement mais fonctionnaient comme une extension du contrôle idéologique de l'État. En pathologisant l'homosexualité, le régime fournissait une justification scientifique à l'abus des individus. Cette approche renforçait l'idée que l'identité LGBTQ+ était un défaut à corriger, plutôt qu'une variation de l'expérience humaine.
L'utilisation de méthodes aussi brutales souligne l'obsession profonde du régime pour le contrôle des vies privées. Elle démontre que la répression n'était pas seulement une affaire légale ou policière, mais aussi une affaire médicale, avec des professionnels complices des violations des droits de l'homme par l'État.
L'Héritage de la Peur 📚
Alors que la dictature commençait à s'effondrer, la violence contre les minorités sexuelles ne s'est pas simplement évaporée. Elle s'est plutôt transformée et a glissé vers de nouvelles institutions et attitudes sociales. L'héritage de cette répression a créé un miedo y silencio (peur et silence) profond qui a duré pendant des générations.
De nombreux survivants et leurs familles ont continué à vivre sous l'ombre du passé, souvent incapables de parler ouvertement de leurs expériences. Ce silence a persisté même après le retour à la démocratie et l'introduction d'avancées législatives. Les cicatrices psychologiques de décennies de persécution sont restées, influençant les interactions sociales et la liberté personnelle.
Ce n'est que récemment qu'il y a eu un effort concerté pour récupérer cette histoire. À travers la littérature, les bandes dessinées, les films et les séries, une nouvelle génération fait face au passé. Ce mouvement culturel vise à garantir que la souffrance de ceux qui ont été ciblés par le régime soit reconnue et que l'histoire du collectif LGTBI ne soit pas effacée.
Nouvelles Publications sur l'Histoire
Plusieurs publications récentes sont centrales à cet effort de documentation et d'analyse de la répression de l'époque. Ces œuvres vont des essais historiques aux récits narratifs, offrant des perspectives diverses sur la période.
Les titres clés incluent :
- Manuel Espín - Sexo en el franquismo (Almuzara, 2025)
- Mikel Herrán - Sodomitas, vagas y maleantes (Planeta, 2025)
- Javier Fernández Galeano - Obscenidad queer. Archivos eróticos en la España dictatorial (Bellaterra, 2025)
- Àfrica Alonso - Una luz tímida (Seix Barral, 2024)
- Fernando Olmeda - El látigo y la pluma. Homosexuales en la España de Franco (Dos Bigotes, 2023)
- Nando López - Los elegidos (Destino, 2023)
- Geoffroy Huard y Javier Fernández Galeano - Las locas en el archivo. Disidencia sexual bajo el franquismo (Marcial Pons, 2023)
- Marina Velasco - Que no se olvide (Salamandra Graphic, 2023)
Ces publications contribuent collectivement à un archive grandissante de la mémoire, garantissant que l'histoire de la persécution soit préservée pour les générations futures.



